LES EMOTIONS NEGATIVES : certaines essentielles et d'autres toxiques
Certaines des émotions négatives que nous éprouvons sont essentielles à notre survie parce qu'elles nous permettent de fuir le danger. Il s'agit plus exactement des réactions de peur immédiates et spontanées selon une situation précise.
Prenons pour exemple, la situation durant laquelle nous sommes au volant de notre véhicule alors qu'un animal sauvage, type chevreuil ou sanglier, traverse juste devant le véhicule et coupe sa trajectoire.
La peur surgit immédiatement et grâce à nos neuro transmetteurs, nous cherchons tout de suite à éviter le choc. Notre corps réagit et nous amène à avoir une action sur la trajectoire de notre véhicule. Je parle du cas où il n'y a ni perte de contrôle du véhicule ni crise de panique.
Seule, une simple peur subite et forte nous habite.
Après coup, dans les minutes qui suivent, les sensations physiques sont bien présentes et identifiables : cela peut être, selon les personnes, des sueurs, des frissons, des tremblements, un rythme cardiaque accéléré, un vertige, etc.
Quelques heures plus tard, nous sommes passés à autre chose et cet incident ne restera qu'un vague souvenir sans laisser de traces dommageables dans notre cerveau.
Cette perturbation émotionnelle forte nous a permis d'éviter le pire :
C'est bien une émotion négative essentielle à notre survie.
Autre scénario :
Restons dans ce même contexte et concentrons-nous maintenant sur un second scénario : La peur essentielle à notre survie se transforme en crise de panique à bord du véhicule.
La perturbation émotionnelle est si forte qu'elle devient une crise de panique.
Tout le cerveau est accaparé ; il n'y a plus aucune place pour la réflexion, la raison et, a fortiori, pour l'action.
La perte de contrôle du véhicule est inévitable. L'amplification du danger qui lui même décuple la panique engloutit en quelque sorte l'instinct de survie et les chances de s'en sortir intact.
Alors, pourquoi une telle crise de panique ? Que se passe-t-il ?
La panique vécue sur une telle situation est liée à un souvenir négatif que j'appellerai EMPREINTE CEREBRALE.
Souvent éloigné voire très éloigné dans le temps (j'aborderai l'état inconscient dans un autre article), le souvenir de la situation originelle traumatisante vécue se réactive par la situation présente ; le corps réactive alors, à son tour, son langage pour déclarer le danger, pour nous dire que notre vie est menacée.
Or, l'activité cérébrale est centrée sur cet état de panique et ne fait que transmette au reste du corps des alertes. Toute action raisonnée au sein même de la zone de danger est bloquée.
Analyse et compréhension :
La situation originelle a laissé une empreinte parce qu'elle a été traumatisante.
Non accompagnée, non régulée, la perturbation émotionnelle est devenue invalidante au fil du temps.
En veille la plupart du temps, elle se réveille lors d' éléments déclencheurs du quotidien qui ressemblent et/ou rappellent les éléments du traumatisme d'origine !
Il pourrait s'agir dans l'exemple choisi ici, d'un accident de voiture très violent que la personne aurait subi de façon très traumatisante dans l'enfance voire beaucoup plus tôt encore, à savoir dans le ventre de sa mère enceinte, à bord du véhicule ce jour-là. Une empreinte a été laissée dans le cerveau depuis le jour de cet accident routier.
Cette émotion négative est donc devenue une perturbation émotionnelle toxique.
